En 1958, j'ai la chance d'intégrer une des meilleures formations "danse" de Bretagne, l'orchestre Guy Houssin. Les musiciens étaient excellents, et à leur contact, on ne pouvait que s'améliorer. Cet orchestre passait sur les ondes de Radio Bretagne un samedi sur deux de 12h à 12h30. J'avais changé de catégorie, les bals étaient d'un niveau plus élevé, ainsi que des jolies soirées comme les nuits de Saint-Cyr, avec tenue de soirée de rigueur. Par contre, les déplacements étaient plus longs, souvent dans le Finistère. Je suis resté dans cet orchestre quatre bonnes années, mais le calendrier n'était pas complètement rempli, et rester à la maison le dimanche n'avait rien d'attrayant.
Dans l'orchestre le pianiste-chanteur Jean Sèvegrand était une des bases du répertoire. Souvent dans les dancings les pianos étaient dans un triste état, pratiquement jamais accordés, souvent un demi-ton trop bas. Pour tout arranger les accordéons étaient accordés un peu plus haut que le diapason usuel, le problème était insolutionnable. Comme plusieurs autres pianistes Jean fit l’acquisition d'un clavier portable de la marque "Cembalet" avec un amplificateur. Le son de ces claviers était loin d'être génial mais ils étaient justes et notre pianiste n'avait plus la hantise de l'état du piano qu'il allait trouver en arrivant dans un dancing. Les orgues transportables arrivèrent ensuite et dans pratiquement tous les orchestres le clavier prit une place prépondérante.
Dans l'orchestre le pianiste-chanteur Jean Sèvegrand était une des bases du répertoire. Souvent dans les dancings les pianos étaient dans un triste état, pratiquement jamais accordés, souvent un demi-ton trop bas. Pour tout arranger les accordéons étaient accordés un peu plus haut que le diapason usuel, le problème était insolutionnable. Comme plusieurs autres pianistes Jean fit l’acquisition d'un clavier portable de la marque "Cembalet" avec un amplificateur. Le son de ces claviers était loin d'être génial mais ils étaient justes et notre pianiste n'avait plus la hantise de l'état du piano qu'il allait trouver en arrivant dans un dancing. Les orgues transportables arrivèrent ensuite et dans pratiquement tous les orchestres le clavier prit une place prépondérante.
Je faisais aussi des émissions sur Radio Bretagne, en dehors de celles de l'orchestre. Un accordéoniste aveugle de Normandie, dont les musiciens amateurs ne pouvaient se déplacer, venait avec son batteur-chauffeur, et l'on jouait aussi de ses compositions. Comme il ne pouvait les écrire, il les dictait à ses élèves qui oubliaient des altérations, parfois des mesures, ou alors mettaient deux fois la même mesure. Il y avait un raccord juste avant l'enregistrement, juste le temps de rectifier les erreurs.
J'ai fait aussi quelques émissions sous mon nom.
La grande revue Holiday on Ice embauchait sur place des musiciens, car ne suivait qu'une base (le premier de chaque pupitre). Travail difficile pour moi qui ne parlais que le français, toutes les indications sur partitions étaient en anglais et mon voisin de pupitre était allemand. De plus, en cas d'erreur, le chef avait des remarques cinglantes. Les musiciens supplémentaires assuraient les représentations d'une semaine à Nantes et une autre à Rennes. Nuits très courtes dans ces semaines, car la journée, j'étais à l'imprimerie.
Remplacement aussi au cirque Zavatta qui avait quatre musiciens: orgue, batterie, trompette, et saxophone. J'ai donc assuré l'intérim du saxophoniste tombé malade lors des représentations dans le département.
L'enregistrement de l'émission télévisée d'Antenne 2, "ça, c'est du spectacle" avec en vedette Thierry Le Luron fit aussi étape au théâtre de Rennes. Elle prenait aussi des renforts sur place, dont j'ai fait partie. Il y avait donc à cette époque des occasions de travailler, mais il y a bien longtemps que la musique vivante a cédé la place à la musique enregistrée.
Les danseurs
suivaient souvent les orchestres pour leur style, ce pouvait être musette, tango, typique, jazz. L’arrivée de la mouvance « yéyé » des
années 60 a remplacé tout cela. Les orchestres jouaient un répertoire ressemblant exécuté avec plus ou moins de réussite suivant la qualité des interprètes.
Dans certains dancings les propriétaires avaient investi dans l'achat d'une sonorisation. L'initiative était excellente mais hélas les orchestres qui se succédaient avaient souvent la fâcheuse idée de vouloir faire des réglages pour l'adapter à leur convenance, au détriment de la qualité initiale car un bon musicien n'était pas forcément ingénieur du son.
Dans les années 60 les orchestres se procurèrent leur sonorisation, notre métier allait changer radicalement. Ce matériel était toujours très lourd et très volumineux nécessitant un changement de véhicule, puis l’acquisition d'une remorque solide avec une bonne suspension pour garantir le bon fonctionnement et la durée de cette sonorisation. Enfin il y eut les véhicules utilitaires qu'il fallait aménager avec une partie pour le transport des musiciens et une autre pour le matériel. L'orchestre devenait une véritable entreprise.
Quelle évolution lorsque l'on pense que 10 ans auparavant nous nous déplacions au moyen de bicyclettes.
Chacun de nous a son histoire mais celles-ci ont beaucoup de points communs.
Rappel du commentaire en réponse à ton très amical témoignage laissé sur " nickiejacques.blogspot.com :
RépondreSupprimer" Merci Louis, tu es déjà présent sur la photo de l'orchestre familial "Roland Jack" dans le début de notre parcours...
Tu participais également dans des spectacles du Cercle Artistique des PTT de Rennes, que dirigeait la mère de Roland et Annick,Jeanne Fresnel, diplômée piano & chant du Conservatoire de Rennes et je me souviens très bien de ta réaction lorsque tu y as entendu pour la première fois notre duo guitares...
ET puis il y a eu aussi nos émissions hebdomadaires du samedi matin sur Radio Bretagne !
Tant de bons souvenirs créent des liens... "
10 janvier 2017 à 19:29 Annick Nickie et Jacques Gabelout