J'ai poursuivi ma vie musicale par l'enseignement : cours de saxophone et clarinette à Vitré, formation musicale à Tinténiac, professeur de musique au collège La Providence à Montauban de Bretagne, professeur de saxophone aux écoles municipales de musique de Dinan et Chartres de Bretagne, enfin professeur de saxophone et directeur de l'école de musique Ouest 35 jusqu'à la fin de mon activité.
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«DES DÉBUTS D'UNE ÉCOLE DE MUSIQUE
EN MILIEU RURAL AUX CONCERTS A L'ÉTRANGER»
L'école
de musique « Ouest 35 », devenue depuis Brocéliande, a vu le jour entre
1980 et 1982 avec l'association de seize communes de trois cantons.
Elle a été associative de 1980 à 1984, et est passée en 1985 en Syndicat
Intercommunal de Musique.
Au tout début de l'école plutôt que directeur le terme de marathonien de la musique aurait été plus adapté.
Mon mercredi type :
09 h à 10 h Romillé pour deux saxophonistes
10 h 30 à 12 h 30 Montauban de Bretagne deux cours de formation musicale
13 h 30 à 15 h 30 Bédée deux cours de formation musicale
16 h 00 à 18 h 00 Irodouër deux cours de formation musicale
18 h 30 à 20 h 30 Bécherel deux cours de formation musicale
L'école était itinérante sans locaux, et il y avait seize professeurs. A Montauban, nous occupions le mercredi le centre Victor Hugo, mais les jours de collecte de sang, on nous enlevait les deux grandes salles, ce qui fait que certains cours avaient lieu chez la concierge, même dans sa chambre. A Montfort, nous avions la maison des Marronniers. A Saint-Méen-Le-Grand, on nous accueillait au collège.
La grande difficulté pour moi a été de sensibiliser les élus sur le fonctionnement et surtout le prix de revient qui en découlait d'une école de musique. Lors des réunions leur seule préoccupation était les dépenses.. Ils comparaient avec les disciplines sportives où les jeunes étaient souvent encadrés par des bénévoles de la commune, donc rien à voir avec les salaires des professeurs de l'école de musique. Deux élus très mélomanes comprenaient cela : les maires de l'époque de Saint-Méen-le-Grand et Boisgervilly. Néanmoins avec le temps, petit à petit les représentants des autres communes devenaient beaucoup plus réceptifs. Tout aurait pu aller pour le mieux mais hélas arrivait la fin de la mandature et retour à la case départ avec une nouvelle équipe, ce qui faisait dire ce bon mot à un de mes collègue : "Les adjoints passent, les directeurs restent".
Enfin, Montauban a mis à notre disposition l'ancienne école de la Brohinière, où furent rassemblés les élèves des cantons de Montauban et Saint-Méen-le-Grand. C'était loin d'être idéal, mais nous étions chez nous, et budgétairement, ce regroupement était indispensable.
Le but de toute école est de permettre la création d'ensembles, pour motiver les élèves et montrer le bien-fondé de notre existence. Mais la motivation ne vient souvent que lorsqu'elle est récompensée.
Au tout début de l'école plutôt que directeur le terme de marathonien de la musique aurait été plus adapté.
Mon mercredi type :
09 h à 10 h Romillé pour deux saxophonistes
10 h 30 à 12 h 30 Montauban de Bretagne deux cours de formation musicale
13 h 30 à 15 h 30 Bédée deux cours de formation musicale
16 h 00 à 18 h 00 Irodouër deux cours de formation musicale
18 h 30 à 20 h 30 Bécherel deux cours de formation musicale
L'école était itinérante sans locaux, et il y avait seize professeurs. A Montauban, nous occupions le mercredi le centre Victor Hugo, mais les jours de collecte de sang, on nous enlevait les deux grandes salles, ce qui fait que certains cours avaient lieu chez la concierge, même dans sa chambre. A Montfort, nous avions la maison des Marronniers. A Saint-Méen-Le-Grand, on nous accueillait au collège.
La grande difficulté pour moi a été de sensibiliser les élus sur le fonctionnement et surtout le prix de revient qui en découlait d'une école de musique. Lors des réunions leur seule préoccupation était les dépenses.. Ils comparaient avec les disciplines sportives où les jeunes étaient souvent encadrés par des bénévoles de la commune, donc rien à voir avec les salaires des professeurs de l'école de musique. Deux élus très mélomanes comprenaient cela : les maires de l'époque de Saint-Méen-le-Grand et Boisgervilly. Néanmoins avec le temps, petit à petit les représentants des autres communes devenaient beaucoup plus réceptifs. Tout aurait pu aller pour le mieux mais hélas arrivait la fin de la mandature et retour à la case départ avec une nouvelle équipe, ce qui faisait dire ce bon mot à un de mes collègue : "Les adjoints passent, les directeurs restent".
Enfin, Montauban a mis à notre disposition l'ancienne école de la Brohinière, où furent rassemblés les élèves des cantons de Montauban et Saint-Méen-le-Grand. C'était loin d'être idéal, mais nous étions chez nous, et budgétairement, ce regroupement était indispensable.
Le but de toute école est de permettre la création d'ensembles, pour motiver les élèves et montrer le bien-fondé de notre existence. Mais la motivation ne vient souvent que lorsqu'elle est récompensée.
En
1985, l'Allemagne organisait à Munich les Olympiades de la musique avec
une participation européenne. Pour ce faire, des jumelages furent
organisés par l'Office Franco allemand de la Jeunesse (OFAJ), et des
subventions allouées, dont la répartition pour la France fut confiée à
la Fédération Nationale des Conservatoires Municipaux dont j'étais
membre du comité directeur; j'étais bien placé pour en faire bénéficier
mon école. Cela payait une partie du voyage, mais le compte n'y était
pas. L'aide des élus était totalement à exclure, ils ne voyaient
d'ailleurs pas l'utilité de ce projet.
J'ai alors invité les orchestres de Jeunes Alfred Lœwenguth à passer quelques jours dans notre région et y donner des concerts. Là, j'ai bénéficié de l'aide formidable des associations de parents: il fallait aider à l'organisation des concerts et pourvoir à l'hébergement des musiciens.
Les écoles de nos communes furent contactées et ce sont plus de deux mille enfants qui ont bénéficié des concerts de qualité par ces trois orchestres. De plus, il y eut deux concerts publics le soir.
Les recettes nous ont permis d'acquérir deux amplificateurs et un piano électrique qui nous étaient indispensables. Comme nous n’avions pas reçu le moindre centime de la part de nos communes pour nos orchestres, nous n'avions de merci à dire à personne. Il a aussi été possible de dégager une somme pour les voyages et donc de permettre pour une petite participation à nos jeunes musiciens d'y accéder.
Nous avons reçu nos collègues allemands et les deux orchestres ont animé des soirées cabaret. Les parents ont été partie prenante de toutes ces actions, en particulier : Madame Mury de Montfort sur Meu, Madame et Monsieur Bourdin, Madame et Monsieur Pécot de Saint-Méen le Grand, Monsieur Yves Grelier de Montauban de Bretagne et je les remercie du fond du cœur. D'autre part ces orchestres ont animé le vie des communes et assuré pour une grande part le succès des jumelages.
L'orchestre allemand était dirigé par un hongrois, et il nous fut proposé pour 1986 de remplir la moitié d'un car, de retourner jouer à Duttenberg, et ensuite les musiciens allemands complétèrent le car et direction la Hongrie où nous avons donné trois concerts. Que de bons souvenirs !
J'ai alors invité les orchestres de Jeunes Alfred Lœwenguth à passer quelques jours dans notre région et y donner des concerts. Là, j'ai bénéficié de l'aide formidable des associations de parents: il fallait aider à l'organisation des concerts et pourvoir à l'hébergement des musiciens.
Les écoles de nos communes furent contactées et ce sont plus de deux mille enfants qui ont bénéficié des concerts de qualité par ces trois orchestres. De plus, il y eut deux concerts publics le soir.
Les recettes nous ont permis d'acquérir deux amplificateurs et un piano électrique qui nous étaient indispensables. Comme nous n’avions pas reçu le moindre centime de la part de nos communes pour nos orchestres, nous n'avions de merci à dire à personne. Il a aussi été possible de dégager une somme pour les voyages et donc de permettre pour une petite participation à nos jeunes musiciens d'y accéder.
Nous avons reçu nos collègues allemands et les deux orchestres ont animé des soirées cabaret. Les parents ont été partie prenante de toutes ces actions, en particulier : Madame Mury de Montfort sur Meu, Madame et Monsieur Bourdin, Madame et Monsieur Pécot de Saint-Méen le Grand, Monsieur Yves Grelier de Montauban de Bretagne et je les remercie du fond du cœur. D'autre part ces orchestres ont animé le vie des communes et assuré pour une grande part le succès des jumelages.
L'orchestre allemand était dirigé par un hongrois, et il nous fut proposé pour 1986 de remplir la moitié d'un car, de retourner jouer à Duttenberg, et ensuite les musiciens allemands complétèrent le car et direction la Hongrie où nous avons donné trois concerts. Que de bons souvenirs !
En 1989, l'orchestre retourna en Allemagne, mais à Marktheidenfeld, ville jumelée avec Montfort, voyage inoubliable avec plusieurs concerts.
En mai 1993, voyage à Ha1twhistle dans le nord de l'Angleterre, ville jumelée avec St-Méen-le-Grand, avec l'animation d'une soirée et le lendemain concert pour les enfants des écoles.
Cela sera pratiquement la fin de l'orchestre « Ouest 35 », car les élèves avaient grandi et se dispersèrent pour leurs études ou leur travail.
Il y eut différents ensembles dans l'école sous l'impulsion des professeurs. Quant à moi, j'avais eu la chance d'avoir en même temps douze élèves de saxophone d'un bon niveau.
Je me décidais de créer avec ces élèves et une section rythmique un ensemble qui prit le nom de « Rythm' n' Sax» jouant des arrangements de thèmes de jazz et de bons standards de variété.
Il y eut plusieurs concerts, mais le plus important fut l'animation de la quinzaine de la musique française à Poznan avec aussi notre ensemble de flûtes traversières dirigé par Mlle Leissen et les pianistes du conservatoire de Rennes. Ce voyage était entièrement subventionné par le Conseil Général.
Nous avons ensuite reçu de grands élèves du lycée Malinsky de Poznan pour sept concerts de très haut niveau, dont les recettes servaient à financer leur voyage.
Ils
avaient entre 12 et 15 ans les jeunes qui ont participé à ces
aventures, ils adhéraient au répertoire proposé, ils travaillaient leur
instrument, ils n' étaient pas esclaves de leur ordinateur et de leur
smartphone et je me pose la question de savoir si cela pourrait encore
se réaliser à notre époque. la satisfaction pour moi est de constater
que cet enrichissement culturel est toujours présent dans leur mémoire
et a contribué à leur réussite dans la vie.
Que dire...! si ce n'est un grand MERCI pour tous ces moments de Bonheur que tu nous as permis de partager autour de la "Musique" dont tu as su si bien, nous transmettre cette "Passion" qui nous anime encore....J'ai conservé précieusement ce 33tours de "Urbie GREEN" que tu m'avais offert le 2 février 1986. C'est avec ce disque que j'avais commencé à m'intéresser au Jazz, et à la place du trombone dans le Jazz....J'avais 42 ans...!
RépondreSupprimerEn retraite depuis 10 ans (déjà) je souffle toujours dans mon trombone (les lèvres fatiguent plus vite, mais la passion est toujours là.)J'ai eu la chance de pouvoir créer avec quelques amis musiciens "retraités" le "Big-Band du Golfe",orchestre de Jazz résidant à Theix,et qui commence à avoir une certaine notoriété en "Morbihan"...
J'espère que nous aurons encore quelques occasions de nous rencontrer autour de la musique...
Encore "Merci Louis"
Cordialement,
Yves Grelier
Que de bons souvenirs à jouer avec Ouest 35 les week-ends pendant ces années lycée.
RépondreSupprimerEt que de fous rires et de plaisir à visiter en si bonne compagnie l'Allemagne et la Hongrie!
Merci à vous, Mr C, pour votre exigence, votre dynamisme, et votre esprit de conquête!
Bien affectueusement,
Anne-Marie
Je me joins à mes compagnons de musique pour vous adresser un grand merci pour cette extraordinaire découverte qu’est la musique quand on a 8/10 ans... Une fois entrée dans votre vie d’enfant elle ne nous quitte plus ... quand bien même des cours de solfèges laborieux (pour ce qui me concerne) qui ont engagé mes premiers mouvements de grèves (vue de l’enfance cela s’appelait séchage de cours). Mais nullement cette expérience n’aura eu raison de la passion d’une pratique instrumentale, celle de la flûte traversière que m’a transmis cette formidable professeure, Maryse F., que vous avez recrutée... Et puis, est venu le temps du partage avec cette formation le brass brand Ouest 35, une expérience réellement jouissive pour ma vie d’adolescente et structurante pour ma vie d’adulte... La morale de cette histoire : faites de la musique! Et surtout, ayez la chance de croiser sur votre route un Louis C. alias Jean Louis Kelly ou encore Loulou pour les intimes!
RépondreSupprimerAnne-Catherine LEISSEN
RépondreSupprimerDe passage à l’école de musique OUEST-35 j’ai eu le plaisir de travailler aux côtés de Louis CHASSE. Je n’étais qu’au début de ma carrière et j’ai énormément appris durant ces courtes années. J’ai un profond respect pour ce qui m’a été transmis. Merci Louis, merci de la confiance que vous m’avez témoignée, merci de m’avoir lancée dans la coordination de projets musicaux, je n’ai jamais lâché depuis !
Les voyages et les projets fédérateurs en lien avec les Orchestres de l’école dans lesquels les générations se mêlaient avec aisance m’ont laissé d’excellents souvenirs. Louis avait toujours une botte secrète pour trouver des subventions, lancer des projets et contourner les difficultés qui en auraient arrêté bien d’autres. Le voyage en Pologne a été extraordinaire. Nous y avons donné un très beau concert dans le superbe auditorium du Lycée Musical Malinsky de POZNAN le 30 avril 1991. C’était à l’occasion des journées de la culture française en Pologne. Une ambiance enthousiaste et chaleureuse. J’y dirigeais l’ensemble de flûtes singulièrement accompagné d’une rythmique. Une idée de Louis … excellente, je précise … !!! Le répertoire plaisait aux jeunes, l’ambiance était top, tous les élèves étaient motivés et conscients de vivre une expérience unique. De son côté Louis insufflait une énergie hyper dynamique et contagieuse avec le ‘’Rythm’n sax’’ qu’il dirigeait. Un élément moteur dans l’école.
Bien qu’ayant évoluée très positivement dans ma carrière je n’ai jamais eu l’occasion de refonder un orchestre similaire ailleurs. Il me reste tant de beaux souvenirs des années OUEST-35 passées aux côtés d’un directeur qui avait et qui a toujours, un coeur qui bat pour la musique. Tout pour la musique et rien que pour la musique ! …
Parcourir le blog a été un retour dans le temps des plus agréables. Merci.